Philippe il y a aussi des risques pour atteindre les 50.1% : Menaces en série pour l’OPA sur le Club Méditerranée Par Christophe Palierse | 18/05 | 19:50 L’OPA du duo Ardian-Fosun, associé au management, s’achève le 23 mai.Benetton est revenu sur sa décision d’apporter ses titres, soit 2,2 % du capital. L’incertitude s’est accrue avec l’annonce du revirement d’un investisseur italien bien connu du Club Méditerranée, Edizione. - DR Annoncée il y a bientôt un an, l’offre publique d’achat (OPA) amicale visant le Club Méditerranée pourrait se solder, au bout du compte, par un flop plongeant l’exploitant de villages de vacances dans la plus grande incertitude. Alors que la période de l’OPA s’achève vendredi prochain, le risque est grand en effet pour ses initiateurs, les deux principaux actionnaires du Club Med, son partenaire chinois Fosun et la société de capital-investissement française Ardian, en association avec la direction et l’encadrement de l’entreprise, de ne pas atteindre le seuil de 50,01 % du capital, auquel est conditionnée la réussite de l’opération. Pour mémoire, Gaillon Invest, la société ad hoc réunissant Fosun et Ardian, dispose d’un bloc théorique d’environ 40 % sur la base des titres détenus et des déclarations d’apport initiales. Les 10 à 11 % manquants sont toutefois loin d’être acquis dans la mesure où le cours de Bourse du Club, qui fait l’objet de mouvements de fonds depuis quelque temps, se situe au-dessus du prix de l’offre, soit 17,50 euros par action. En dépit d’une baisse de 1,74 %, il était ainsi à 18,66 euros en clôture vendredi dernier. Revirement à l’italienne Or l’incertitude s’est accrue en fin de semaine dernière avec l’annonce du revirement d’un investisseur italien bien connu du Club Méditerranée, Edizione. Le holding de la famille Benetton, qui s’est installé dans son tour de table il y a cinq ans, est revenu sur sa décision d’apporter ses titres, soit 2,2 % du capital, a annoncé Gaillon Invest. Un bras de fer juridique s’engage. Le holding franco-chinois considérant « irrévocable » l’engagement d’Edizione, il a assigné en référé Benetton, a révélé hier le « Journal du dimanche ». Gaillon Invest s’est refusé à tout commentaire mais l’information a été confirmée à l’AFP par une source proche du dossier. L’imbroglio est d’autant plus croustillant que les Benetton disposent d’un représentant au conseil d’administration du Club en la personne de son censeur, Gérard Pluvinet, codirigeant de la société d’investissement 21 Partners, liée à la famille italienne. Pour sa part, l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), qui avait vainement contesté l’OPA, a saisi l’Autorité des marchés financiers (AMF) afin de tirer cette affaire au clair. Dans un courrier adressé au président de l’AMF et dont « Les Echos » ont obtenu une copie, sa présidente, Colette Neuville, pointe « l’ambiguïté » de la situation « à l’approche de la clôture de l’offre ». Elle souligne aussi que l’engagement d’Edizione est mentionné au titre des « Intentions exprimées d’apport à l’offre » dans la note d’information sur l’OPA établie par Gaillon Invest. En conséquence, estime-t-elle, « il s’agit d’intentions et non d’engagements irrévocables ». « C’est l’argumentation des Benetton », observe-t-on, à ce propos, du côté de Gaillon Invest. Le revirement d’Edizione n’est pas le seul facteur d’incertitude sur l’issue de l’OPA en cours. Le second est la récente montée au capital du Club Méditerranée de Strategic Holdings, un véhicule d’investissement de BI-Invest, appartenant au financier italien Andrea Bonomi. Strategic Holdings a précisé à Reuters qu’il détenait jeudi 8,3 % du Club Méditerranée et comptait se renforcer « sous certaines conditions », sans se fixer d’objectif et n’a pas indiqué s’il apporterait ou pas ses titres à l’OPA. Il a en revanche précisé ne pas agir de concert avec un tiers ni vouloir lancer une contre-offre. Il faudra attendre la clôture de l’OPA en cours, dont le résultat sera connu le 3 juin, pour connaître sa position. « Andrea Bonomi espère avoir des discussions constructives pour le bénéfice de tous les actionnaires et du groupe » avec son management, mais pas avant la fin de l’offre, a indiqué son porte-parole à Reuters. « Nous n’avons eu aucun contact avec M. Bonomi mais nous lui avons fait savoir que nous étions à sa disposition comme pour tout autre investisseur », a déclaré aux analystes, le direct leur général délégué du Club Med, Michel Wolfovski. Pour leur part, Ardian et Fosun ont rappelé vendredi qu’ils pourraient revoir, en cas d’échec de leur OPA, leur position et leur implication dans le groupe.